Le passage du seuil de l’année est l’occasion de regarder dans le rétroviseur.
Il y aurait beaucoup à dire sur cette année 2018, je vais me contenter de retenir quelques mots clés : réseaux sociaux, loi et liberté.
Liberté et réseaux sociaux
Les réseaux "dits" sociaux et Google confirment leur hégémonie. À tel point que l’usage le plus fréquent de l’Internet s’apparente à notre défunt Minitel : l’internaute utilise principalement des services très centralisés. Ces services sont la plupart édités par des organismes à but lucratif. Les entreprises qui les mettent en œuvre disposent de moyens financiers et technologiques démesurés.
Ce n’est un secret pour personne : nos données personnelles représentent la matière première de leur industrie. Pourtant, en 2018, le scandale de Cambridge Analytica a éclairé d’une lumière crue des usages contestables de nos données personnelles [1].
Les réseaux sociaux sont en capacité de cerner avec précision le profil de leurs usagers et d’en déduire les leviers à utiliser pour faire passer plus efficacement des messages, le plus souvent publicitaires.
Finalement, il ne s’agit que d’une version optimisée de la publicité d’antan. Est-ce amoral d’aider à vendre une savonnette, un herbicide prétendument écologique ou un futur président ? À vous de voir...
En dévoilant nos relations, nos goûts et une partie de notre vie à des grands groupes, nous donnons du pouvoir à des inconnus.
Liberté vous dites ?
Reste-il de la place pour un Internet indépendant et respectueux de nos libertés ? La réponse est oui, sans aucun doute. Mais l’espace de liberté est fragile et est sans cesse remis en question.
Deux lois marquantes pour le numérique sont entrées en vigueur en 2018 : il s’agit de la Loi de Finance 2016 (LF2016) et du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Deux lois qui modifient l’espace de liberté, avec des effets diamétralement opposés.
À suivre : l’édito consacré à la LF2016....